La naissance de l’opéra

Sophie Landy - Soprano
Nanja Breedijk
-
Harpe triple

          Construit autour de Claudio Monteverdi, auquel on attribue traditionnellement la paternité de l’opéra  avec son Orfeo représenté à la cour de Mantoue en 1607, ce programme nous fait redécouvrir l’apport considérable d’autres compositeurs, non moins illustres à l’époque et tout aussi novateurs, tels que Marco da Gagliano ou Giulio Caccini. Quelques décennies plus tard, Luigi Rossi présentera un autre Orfeo, créé lui à Paris en 1647 sous l’impulsion de Mazarin, tandis que la technique du recitar cantando (réciter en chantant)  innovée par les compositeurs « chercheurs » de la camerata Bardi à Florence permettra à Giacomo Carissimi d’écrire le fabuleux et poignant monologue Lamento di Maria di Scozzia.

Ce style du recitar cantando , appelé aussi seconda prattica (par opposition à la  prima  c’est-à-dire la polyphonie à son apogée à la Renaissance), permet de traduire au plus près les affects des paroles dues entre autres aux grands poètes Pétrarque, Rinuccini ou Striggio. Mais elle laisse aussi la part belle à l’interprète quand à l’improvisation des « diminutions » (ornementations virtuoses) et à la pratique du continuo qui sera ici réalisé par la arpa doppia (harpe aux triples rangées de cordes), instrument aux riches et somptueuses sonorités typiques de l’instrumentarium italien au XVIIe siècle, utilisés aussi bien pour l’accompagnement qu’en solo.

A côté d’extraits du Couronnement de Poppée et du Retour d’Ulysse dans sa patrie, nous retrouverons le touchant Lamento della Ninfa du même Monteverdi, mais aussi des airs de la Dafne de M. da Gagliano, de l’Orfeo de Rossi, ainsi que de Caccini, Landi, Carissimi et de la compositrice vénitienne Barbara Strozzi.